🌀 Maladie de Ménière : comprendre, diagnostiquer et agir avec la kiné
Maladie de Ménière : symptômes, diagnostic moderne, prise en charge et rôle de la rééducation vestibulaire selon les études récentes.
Senay Kenan
10/13/20253 min lire


1. Qu’est-ce que la maladie de Ménière ?
La maladie de Ménière (ou syndrome de Ménière) est une affection de l’oreille interne caractérisée par l’association de :
crises de vertige (quelques minutes à plusieurs heures)
perte auditive fluctuante (surdité sensorielle)
acouphènes (bourdonnements)
sensation de pression ou “oreille pleine” (pleineur)
Les causes exactes restent partiellement inconnues. Depuis longtemps, on évoque une hydrops endolymphatique (excès de liquide dans le compartiment interne de l’oreille), provoquant une distension des membranes labyrinthiques. La pathophysiologie est hétérogène : on pense désormais à une perturbation de l’homéostasie de l’oreille interne, avec des variations selon des sous-types cliniques.
Une étude récente propose une nouvelle approche de diagnostic et de stadification en combinant électrocochléographie (ECochG) avec des tests vestibulaires (vHIT, cVEMP, oVEMP, calorique) pour détecter plus tôt les dysfonctionnements vestibulaires dans la maladie de Ménière. Cette approche intégrée augmente la sensibilité du diagnostic précoce, ce qui est essentiel pour orienter le traitement.
2. Épisodes et évolution
Les crises sont imprévisibles et variables en fréquence. Un épisode typique dure souvent 2 à 3 heures, même si la plage va de 20 minutes à 12 heures selon les études. ([turn0search15]PMC)
Entre les crises, la symptomatologie peut s’adoucir, mais de nombreux patients ressentent une instabilité persistante, une fatigue vestibulaire ou un déséquilibre léger. ([turn0search22]Maisonneuve CARE Charmilles)
Par ailleurs, les recherches montrent que la maladie évolue en stades, avec des altérations vestibulaires détectables avant même les troubles auditifs nets. C’est pourquoi la combinaison de tests vestibulaires et cochléaires pour mieux stadifier la maladie est aujourd’hui à l’étude. ([turn0search1]Frontiers)
3. Traitements médicaux et interventions
Approches classiques :
Modification du mode de vie : limitation du sel, diurétiques, régime bas sel
Médicaments de secours en phase aigue (anti-vertigineux, anti-nauséeux)
Injections intratympaniques de stéroïdes (dexaméthasone) pour réduire les vertiges, parfois avec efficacité transitoire.
Injections intratympaniques de gentamicine (toxique au vestibule) chez les cas résistants, mais avec risque auditif
Thérapies de pression de l’oreille moyenne (appareils de pression positive), mais les preuves sont incertaines : certaines études montrent une réduction modeste du nombre de jours de vertige, mais les résultats sont variables et l’évidence est faible.
Chirurgie de la sac endolymphatique (avec ou sans instillation de stéroïdes), notamment dans les cas réfractaires.
L’article “Approche à adopter pour la prise en charge de la maladie de Ménière” indique que les patients vivent des crises récurrentes, et qu’une prise en charge combinée (médicale + rééducative) est souvent nécessaire.
4. Que fait la kinésithérapie vestibulaire dans la Ménière ?
La rééducation vestibulaire (ou vestibular rehabilitation, VR) joue un rôle principalement entre les crises, dans les phases stables, pour aider le corps à compenser les déséquilibres existants.
Preuves de l’efficacité
Une méta-analyse (2023) montre que la VR offre un effet modéré améliorant la qualité de vie liée aux vertiges (indice DHI) à court terme, mais les études à long terme sont limitées.
Certains essais montrent des résultats incohérents pour l’amélioration de l’équilibre ou de la qualité de vie dans la Ménière, en raison de la nature fluctuante de la maladie.
Des études suggèrent que les patients avec instabilité persistante à 1 mois après une crise peuvent bénéficier d’une rééducation adaptée (étude BMJ Open).
Méthodes utilisées
Exercices de stabilisation visuelle / de regard (gaze stabilization)
Habituation : exposition progressive aux mouvements déclencheurs
Substitution sensorielle : renforcer les signaux visuels et proprioceptifs pour compenser la déficience vestibulaire
Exercice postural et d’équilibre dynamique
Programme individualisé selon le stade de la maladie, la tolérance aux exercices et les symptômes
Selon certaines sources, cette prise en charge se base sur les principes de neuroplasticité et d’adaptation centrale : le cerveau “apprend” à compenser les signaux vestibulaires défaillants.
5. Limites, recommandations et bonnes pratiques
La nature fluctuante de la maladie de Ménière rend difficile l’évaluation pure de l’efficacité de la VR, car les symptômes varient spontanément.
Les études existantes manquent souvent de rigueur méthodologique, avec des risques de biais élevés.
Il est recommandé de débuter la rééducation dans les phases stables entre les crises, pas durant les poussées aiguës.
Le progrès dépend en partie de la compliance du patient aux exercices à domicile.
Il peut être utile d’intégrer la rééducation dans un plan multidisciplinaire (ORL, nutrition, gestion du stress).
6. Message pour vos patients (Bruxelles / Cambre Physio Square)
À Cambre Physio Square, nous proposons une prise en charge spécialisée de la maladie de Ménière :
bilan vestibulaire avancé (tests vHIT, VEMP, ECochG)
plan de rééducation vestibulaire personnalisé entre les crises
suivi progressif, adaptation selon tolérance
collaboration étroite avec vos ORL ou médecins référents
👉 Si vous souffrez de vertiges récurrents associés à des symptômes auditifs, n’attendez pas que ça se stabilise seul : une consultation peut vous aider à limiter l’impact, améliorer votre stabilité et retrouver confiance dans vos mouvements.
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